"Un homme sans patrie,

C'est un oiseau sans chanson".

Proverbe russe.

Format A4 – Dos carré collé - 480 pages dont 13 pages couleur – Sommaire: – Période de 1715 à 1789, de la régence à la Révolution - 1789-1799. La Révolution

Epilogue tome II. Il faut s'y résoudre! Clore le tome second. Villeblevin n'a plus de fiefs ni d'arrière-fiefs. Oubliés "La Grange des Barres", "La Borde Hurée", "Fleurbignet", "les Cadots", "les Salles". Ce n'est plus une seigneurie, on n'y exerce plus la haute, moyenne et basse justice. Il n'y a plus de pilori sur la place ni à Gerjus, et plus de prison dans le château. L'église n'y est plus fortifiée depuis la fin de la guerre de 100 ans. Evanouies dans l'oubli toutes ces générations d'ancêtres qui nous ont précédé. On ne s'y crêpe plus le chignon au four banal. La vache de Marie Margueritte n'y broute plus l'herbe depuis longtemps. Les marguilliers ne courent plus après les fermiers du seigneur pour lever l'obole, réparer le beffroi ou le chœur de l'église. On n'y élit plus démocratiquement les gardes messiers le dimanche "issue de grande messe paroissiale, au son de la cloche, en la manière ordinaire et accoutumée".

A un quart de lieue d'ici, la maladrerie de Pontpierre n'est plus qu'un climat sur le cadastre communal; et à une demi-lieue de là, Montbéon n'est plus qu'un petit panneau DDE bleu "lieu-dit" et quelques maisons d'habitation secondaires. Seules quelques vieilles pierres se souviennent encore qu'il y a bien des siècles de cela, étaient ici une léproserie, et là un prieuré et sa seigneurie. J'ai tenté de raconter une petite histoire; celle qui est enfouie dans ce qui reste en nos archives; celle qui subsiste dans l'infime lumière qui a pu traverser le bout de la nuit du temps. Regards sur un monde disparu! Cette lueur que j'ai eue du mal à capturer dans son faible rayonnement fossile mais qui, heureusement, existe encore. Essayer d'aller voir de l'autre côté de l'horizon, quête de rêveur, rêve d'immortalité, comment faire revivre le passé? J'aurai fait ce que j'ai pu pour la mémoire de mon petit village, ignoré de tous, loin de toute publicité ou attraction, et pourtant, si chargé d'instants de vies!

Mais rien n'interrompt le cours des choses, l'histoire et le temps coulent, inexorablement, comme la Seine sous le pont Mirabeau.

Dans le tome 3, on y découvrira l'incroyable vie de Laure Flore Athénaïs le Barrois de Lemmery, née d'Orgeval, dont les armoiries enluminent encore l'un des vitraux de la partie droite de notre église; et la remarquable saga des orfèvres napoléoniens, issus des familles Tonnellier, d'Artois, Lorillon dont on peut encore voir de nos jours l'imposant caveau familial dans le cimetière. Ou encore, et non des moindres, ce personnage truculent et romanesque que fut l'abbé Clergeau, curé de Villeblevin; ou bien enfin les péripéties de la grande loge maçonnique en Haïti et Amériques avec Joseph Cerneau, bijoutier joailler graveur. Merci de m'avoir lu jusqu'ici.

A bientôt sur les sentiers de la mémoire.

Gilles Lorillon – juin 2015

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